Je ne mourrai pas en silence

Je crierai le mal qui me reste

J’aurai le droit à l’indécence

J’hurlerai les mots d’innocence

Leur potence attend mes prières

Elle pense mutiler l'espérance

Dans un combat illusionniste

Fêter la fin des résistances

Mais ils n'auront pas cette chance

L'immense joie des fous de guerre

Qui battent leur musique en cadence

Une valse de coups, une danse.

Juste avant le coup de grâce

Je chuchoterai au bourreau

Dans l’éclair du face à face:

“Un beau jour on te jugera”

Et quand je fondrai en sanglots

Mes plaies creusées par l’injustice

Quand ma vie leur sera de trop

Dans le cirque des sacrifices

Et quand je n'aurai plus de larme

Un mort vivant dans un cachot

Je sortirai alors une arme

Un brin d'amour, un brin de beau

Ce minuscule bout de papier

Qui en secret est arrivé

Comme un parfum de liberté

Qu'avant la mort je relirai

He! Toi le mystérieux ami; Témoin de notre terre de paix

Sache qu’ici nous sommes des milliers; Portés par un rien griffonné

Alors demain réveille-toi, Et de tes plus belles formules

Écris aux puissants de la terre, Dis-leur le droit, dis-leur l'amour

Et le jour venu lève-toi, Pour rendre justice à tes frères

Fais juger les fous de la guerre, La vengeance n’est pas ton repas.

Paroles Joël Dahan – Musique : Eric Galia