Pas de nom

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J’t’ai pas donné de nom

Je n’t’aurai jamais vu

Courir

presque tomber de rire,

te jeter dans mes bras,

ou désirer toucher

Le ciel

 

J’t’ai pas donné de nom

Je n’t’aurai jamais vu

Sourire

J’ai pas senti le souffle

Le rythme de ton coeur

je n’attends plus le cri

de vie

 

un petit bout de vie

dans le fond des entrailles

un petit bout d’amour

à me faire dire  « je t’aime »

mais toi t’étais parti

sans avoir averti

et sans avoir grandi

tu as quitté le nid

 

pas de nom, pas de souffle

pas de respiration

tu n’avais pas envie ?

on t’a pas tout donné ?

j’connais pas les raisons

mais je connais la joie

brisée sur le moment

figée en un instant

 

tu n’avais pas envie

de rencontrer le monde,

c’est vrai qu’il est bien noir

et qu’on est un peu fou

de t’avoir embarqué

dans cette vraie galère

de t’avoir obligé

à visiter la terre.

 

Mais elle n’est pas si noire

Je t’aurais bien montré

La beauté de ses formes

La dignité de ceux

Qui se battent et se blessent

Contre les flots de haine

Pour que demain peut-être…

Ils se chargent du poids

Léger sous tant d’amour

De joie mêlée de foi

De gestes un peu cachés

Qui t’auraient relevé

Les jours de désespoir

Qui auraient rallumé

Le feu de ton histoire

 

Mais cette histoire-là

S’est arrêtée trop tôt

Il paraît que vous êtes

des milliers de marmots

à faire les rebelles

à faire vos adieux

avant de découvrir

dans une délivrance…

 

la source de la vie

l’amour de vos parents

les matinées au lit

à se faire une place

les soirs et les histoires

où le loup broie du noir

Pipi les dents au lit

Et puis tutti quanti…

 

 

J’sais pas de qui tu tiens

T’as même pas eu le temps

De connaître ma voix

De bouger sous ma main

Si je t’ai désiré,

je n’t’ai jamais aimé

mais tu m’auras appris

le prix de chaque vie.

 

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Paroles : Joël Dahan

Musique : Escale