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La propagande

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On la voit pas dès le début

elle prend son temps pour être vue

elle ne s’avance jamais nue

elle se faufile pour être lue

 

« si j’aurais su j’aurais pas cru »

diront les rumeurs de la rue

Des millions d'âmes et de regrets

voici son menu préféré.

 

on la surprend toujours trop tard

elle se cache comme les cafards

elle grandit dans les temps de paix

pendant que dansent les fêtards

 

elle sourit et cherche à séduire

elle connait la brosse à reluire

la putain est prête à ouvrir

l'avenir de tous les délires.

 

elle est cynique mais semble heureuse

la belle icône, la belle idole

la plus jolie, la plus hideuse

voici la folle qui racole

 

​

 

elle appuie là où ça fait mal

elle fait pleurer dans les chaumières

elle se nourrit de ceux qui râlent

elle se régale de la misère

 

elle méprise toutes les morales

confond la justice et la guerre

elle appuie là où ça fait mal

pour imposer son univers

 

elle se fait belle et généreuse

elle se salit mais se maquille

elle est gourmande mais dangereuse

pour elle, ce n’est jamais la quille

 

elle jouit de toutes ces colères

qui font le lit sa carrière

elle s'inspire des bien-pensants

quitte à les sucer jusqu'au sang

 

 

elle est cynique mais semble heureuse

la belle icône, la belle idole

la plus jolie, la plus hideuse

voici la folle qui racole

 

elle désire jouer tous rôles

prend tout l'espace nécessaire

prend la place des anciennes icônes

Ne manquent plus que les prières !

 

elle crache son venin sur les murs,

la com se ligue avec la pub

les marques de toutes les couleurs

apprivoisent toutes les humeurs

 

elle va jusque dans les écoles

offrir à ces petits marmots,

de la camelote ou de la colle

et endormir les idéaux

 

on pensait l'avoir étouffée

après ses glorioles de guerre

on pensait l'avoir maîtrisée

mais elle attaque par derrière

 

elle est cynique mais semble heureuse

la belle icône, la belle idole

la plus jolie, la plus hideuse

voici la folle qui racole

 

elle est sournoise, amie du roi

elle est toujours au rendez-vous

sur son ardoise, il y a les croix

voici ces victimes, les sans-voix

 

mais si vous l'avez démasqué

aussitôt dit aussitôt fait

elle disparaît, et puis se tait

et cherche à se faire oublier

 

dans un silence, le sang glacé

vous n'vous pourrez plus vous en passer

mais où a-t-elle donc filé ?

j'entends plus rien, que dois-je penser ?

 

t'aurais-je perdu, ma liberté ?

Où est passé ma dignité ?

 

J'entends une voix bienveillante :

« pas de panique et calmez vous 

vous êtes en sécurité… »

 

​

Paroles et musique : Joël Dahan

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